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Guillaume Lavergne:

piano, Fender Rhodes,

MS20, Nord Lead, clavinet,

percussions, ring modulator Moog,

Binson Echorec.

Disque blanc représentant 12 heures.
Sept petits personnages noirs dansant.

Henri Michaux. Mouvements [détail] (1951).

GALLILÉ
VAN
GRÜMEER

Musique improvisée

Guillaume Lavergne: piano, Fender Rhodes, MS20, Nord Lead, clavinet, percussions, ring modulator Moog, Binson Echorec.

HANTU

G .Lavergne

 

Gallilé Van Grümeer pourrait être le nom d’un personnage enfui d’un tableau de Jérôme Bosch, d’un film de Murnau ou d’un poème de Lautréamont...

C’est en fait le nom énigmatique du nouveau projet du musicien-improvisateur Guillaume LAVERGNE. Il a lancé toutes ses lettres dans les airs et elles ont atterri dans ce désordre savamment organisé, nommant ainsi son aventureux avatar. Ensemble, ils donnent naissance à ce répertoire inédit intitulé Muntu : sept pièces originales de musique improvisée pour claviers analogiques et piano, ainsi qu’une adaptation d’un morceau de Charles MINGUS.

Il n’est pas étonnant de trouver l’orageux contrebassiste du jazz moderne penché au-dessus du berceau de Muntu. Il regarde au-dessus de l’épaule de Gallilé Van Grümeer en expert de la double conscience, dans toute sa complexité. En tant que personne Noire devant vivre et penser dans le monde des Blancs, exalté par le jazz et l’improvisation, Mingus veille au grain de cet album à multiples entrées. Comme un savant qui joue en permanence sur le fil de la pure folie ou de la pleine conscience, Gallilé Van Grümeer expose des contrastes improbables et compose des paysages inexplorés.

Le chemin dessiné par Muntu est aussi audacieux que sa finalité. Ce titre désigne l’être humain en langue bantoue. Gallilé plonge ses mains dans cette philosophie du cœur de l’Afrique pour invoquer la force vitale de l’individu dans son environnement social, naturel et surnaturel. Dans cette approche à la fois globale et intime, volatile et ancrée, il trouve les énergies nécessaires à l’exploration d’un double mouvement entre les musiques afro-américaines et les musiques improvisées européennes. Ici, union et rupture jouissent d’une conjointe vitalité...

Gallilé Van Grümeer joue de cette triangulation amoureuse pour retracer l’histoire de ces deux courants musicaux, sans les détacher. 

 

Muntu convoque blues, funk, jazz et musiques improvisées en exaltant la puissance conjointe d’une mystique traditionnelle impalpable et d’un savoir musical classique normé. Dans cette même veine, Muntu a été guidé par l’envie de mélanger l’électrique et l’acoustique, avec deux prises séparées pour les enregistrements. La première a été réalisée aux claviers analogiques préparés et aux synthétiseurs, tandis que la seconde l’a été au piano : les deux étant jouées comme pour dialoguer.

Le travail graphique de Toma JANKOWSKI continue de jouer sur une dualité aussi profonde que ludique. La typo et l’agencement stricte des informations de l’album sont inspirés d’une revue dadaïste, Der Sturm, quand le portrait de Gallilé et les formes aléatoires en aplats de couleur font entrer air et clarté.

Le fragment d’un dessin enfantin, posé là comme une évidence et en écho à une citation énigmatique de Thelonious MONK, vient parfaire le décor de Muntu. La musique de Gallilé Van Grümeer est un jeu d’enfant, pensée et interprétée par un savant. L’enfant et le savant partagent tous deux un instinct de liberté et la conscience du risque à prendre, comme vecteurs de plaisirs à prodiguer.

Amaury Rullière

Portrait avec tâches rouges et titres.
Dessin d'enfant en noir et blanc. Personnages reliés par des traits.
Gallilé Van Grümeer
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