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Disque blanc représentant 12 heures.
 Dessin en noir et blanc avec oiseau et personnage féminin.

TATANKA

Jazz

Wilfredo Lam. Croiseur Noir IV (1972).

Emmanuelle Legros: trompette, bugle, toy piano, voix

Guillaume Lavergne: piano, Fender Rhodes, MS20, voix

Guillaume Bertrand: batterie, glockenspiel, clavier, voix

DIVAGUE

E. Legros

NANA BOZO

G. Lavergne

Forêts en trio

Tatanka est un feu, une tanière et un chant. L'orée du bois s'embrase. Le sous-bois frissonne. Il n'y a rien à craindre. On peut se promener ici. 

On y croise des esprits farceurs et une panthère des neiges. On entend des grelots et des boîtes à musique. L'humus joue des airs majestueux. La brume s'étale. Des braises, nous parvient un tumulte sauvage. 

Combien sont-ils dans cette forêt ? Ils sont trois. C'est étrange, on croirait qu'ils sont plus. Peut-être parce qu'ils ne fendent pas l'espace, ils le remplissent. La forêt, c'est eux. Ils résonnent, ils crépitent, ils racontent des histoires dans une langue-feuillage. Leurs rythmes s'entrecroisent au milieu des racines. Ils convoquent les orages dans le moelleux de la mousse. Ils lancent vers la lune des sons qui nous échappent. Ils inventent des manières de trouver l'allégresse. 

Quand ils chantent, c'est une éclosion. Quand ils soufflent, c'est une mélodie. Quand ils tapent, c'est une course indomptable. Et dans les silences, ils dansent. 

Il n'y a rien à craindre. On peut se promener ici.

 

Maud Chapoutier.

Photo couleur des trois membres du groupe, répertoire Forêts en trio.

Mongwu en quartet

 

Mongwu est le nom hopi du grand duc. Il a inspiré à Emmanuelle Legros, trompettiste, une suite de cinq pièces pour quartet avec duduk, articulée autour des kachinas des amérindiens Hopi et Zuñis d'Arizona et du Nouveau-Mexique.

 

Les kachinas sont des petites poupées sculptées dans une racine de peuplier, représentant à la fois les esprits de la mythologie Hopi et les masques qui les incarnent.

 

Hopi signifie : « le peuple de la paix ». Ce peuple vit dans un état désertique du sud-ouest des Etats-Unis, pays perpétuellement en guerre. Et pour eux, ces poupées kachinas sont en même temps esprit et symbole. Elles sont liées au monde naturel et prennent l'aspect d'animaux, de personnages ou d'éléments naturels.

 

Elles sont donc des êtres surnaturels qui s'incarnent dans la réalité, durant la période comprise entre le solstice d'hiver et le mois de juillet, et servent à ce moment-là d'intermédiaires entre les humains et les dieux. Elles jouent aussi un rôle important dans l'éducation des enfants, notamment pour l'apprentissage de la mythologie.

 

Claude Lévi-Strauss nous apprend, dans Le Père Noël supplicié (article publié dans Les Temps Modernes, en mars 1952) que « si les enfants sont tenus dans l’ignorance de la nature humaine des personnages incarnant les katchina », ce n'est pas seulement pour « qu’ils les craignent ou les respectent, et se conduisent en conséquence ».

Il y a « une autre explication, que le mythe d’origine met parfaitement en lumière. Ce mythe explique que les katchina sont les âmes des premiers enfants indigènes, dramatiquement noyés dans une rivière à l’époque des migrations ancestrales. Les katchina sont donc, à la fois, preuve de la mort et témoignage de la vie après la mort. Mais il y a plus: quand les ancêtres des Indiens actuels se furent enfin fixés dans leur village, le mythe rapporte que les katchina venaient chaque année leur rendre visite et qu’en partant elles emportaient les enfants. Les indigènes, désespérés de perdre leur progéniture, obtinrent des katchina qu’elles restassent dans l’au-delà, en échange de la promesse de les représenter chaque année au moyen de masques et de danses. Si les enfants sont exclus du mystère des katchina, ce n’est donc pas, d’abord ni surtout, pour les intimider. Je dirais volontiers que c’est pour la raison inverse: c’est parce qu’ils sont les katchina. Ils sont tenus en dehors de la mystification, parce qu’ils représentent la réalité avec laquelle la mystification constitue une sorte de compromis. Leur place est ailleurs: non pas avec les masques et avec les vivants, mais avec les Dieux et avec les morts; avec les Dieux qui sont morts. Et les morts sont les enfants ».

 

La suite musicale inventée par la compositrice en 2023 représente cinq Kachinas. Les pièces en ont pour titre: Si tu entends la chouette ululer (Mongwu), SOWI INGWA - Le Cerf, KWAHU - L'Aigle, Le Tigre - TAWA et HEMIS.

Tatanka Mongwu
Photo couleur des quatre membres du groupe, répertoire Mongwu en quartet.

Répertoire Forêts 

en Trio

Répertoire Mongwu
en quartet

Emmanuelle Legros: Trompette, bugle, toy piano, voix.
Carole Marque-B. Kaftandjian: Duduk, clarinette en sol, saz, voix.
Guillaume Lavergne: Piano, Fender Rhodes, voix.
Guillaume Bertrand: Batterie, synthétiseur basse, voix.

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